Glyphosate : le poison légal qui menace nos enfants
Et si nous n’étions qu’au début du scandale sanitaire du XXIe siècle ?
"On ne peut pas accepter qu’un herbicide finisse dans le sang de nos enfants."
— Dr. Michael Antoniou, spécialiste en toxicogénomique (King’s College London)
🌿 Qu’est-ce que le glyphosate ?
Le glyphosate est l’herbicide le plus utilisé au monde. Commercialisé sous le nom de Roundup par Monsanto (aujourd’hui Bayer), il est omniprésent dans l’agriculture conventionnelle, les espaces verts, les jardins et même sur les terrains de sport. Son rôle ? Détruire toutes les plantes indésirables. Problème : il ne s’arrête pas là.
Ce produit se retrouve dans :
- L’air que l’on respire,
- L’eau que l’on boit,
- Les aliments que l’on mange,
- Et selon plusieurs études, dans les urines de 87 % des enfants américains testés (EWG, 2022).
🔬 Une molécule officiellement “probablement cancérogène”
En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), un organe de l’OMS, a classé le glyphosate comme “probablement cancérogène pour l’homme” (groupe 2A).
Cette décision s’appuie sur :
- Des preuves de cancérogénicité chez l’animal,
- Des effets génotoxiques (dommages à l’ADN),
- Et des mécanismes biologiques plausibles, notamment des perturbations endocriniennes et immunitaires.
⚠️ Pourtant, des agences comme l’EPA (États-Unis) ou l’EFSA (Europe) continuent d’affirmer qu’il est “sans risque aux doses autorisées”. La divergence entre autorités de santé mondiale souligne l’ampleur de la controverse scientifique.
🧒 Pourquoi les enfants sont les plus exposés
Les enfants sont des éponges environnementales.
Ils rampent, mettent tout à la bouche, boivent davantage d’eau et consomment plus de nourriture par kilo de poids corporel que les adultes. Leur foie, leur cerveau, leur système immunitaire sont en plein développement — ce qui les rend extrêmement vulnérables aux substances chimiques.
Une étude publiée dans Frontiers in Public Health (2021) a suivi 480 mères et enfants de la vallée de Salinas (Californie). Résultat :
Les niveaux de glyphosate urinaires pendant la grossesse sont associés à une altération des fonctions hépatiques chez l’enfant à 18 ans.
Ces troubles métaboliques sont des facteurs de risque majeurs pour certains cancers, notamment les cancers du foie et du pancréas.
🎗️ Le lien entre glyphosate et cancers pédiatriques
De plus en plus de données scientifiques suggèrent une corrélation inquiétante entre l’exposition au glyphosate (et autres pesticides) et l’apparition de cancers infantiles.
▶️ Leucémies infantiles
Une étude californienne (2017) montre que les enfants nés à proximité de zones traitées aux pesticides ont un risque doublé de développer une leucémie aiguë lymphoblastique (LAL). D'autres recherches font état d’un risque triplé de leucémie myéloblastique aiguë (LAM).
▶️ Tumeurs cérébrales et cancers rares
Une étude du Nebraska a observé que chaque augmentation de 10 % d’exposition aux pesticides dans une région correspondait à :
- +36 % de cancers cérébraux,
- +23 % de leucémies,
- +30 % de tous les cancers pédiatriques confondus.
▶️ Effets transgénérationnels
Des études animales évoquent même une transmission des effets toxiques sur plusieurs générations : malformations, infertilité, troubles cognitifs et cancers.
🧪 Ce que dit la science (et ce qu’elle tait encore)
Le glyphosate agit à plusieurs niveaux :
- Il endommage l’ADN, ce qui peut initier des mutations cancérigènes.
- Il dérègle les hormones, essentielles à la croissance et au développement.
- Il perturbe le microbiote intestinal, pierre angulaire de l’immunité chez l’enfant.
- Il génère du stress oxydatif, un facteur majeur de l’inflammation chronique.
Toutes ces perturbations sont connues pour favoriser le développement de cancers, particulièrement chez les plus jeunes.
💣 Un scandale en devenir ?
Monsanto (racheté par Bayer en 2018) a déjà été condamné à verser plusieurs milliards de dollars à des victimes de lymphomes non hodgkiniens attribués au glyphosate.
Mais ce que nous vivons n’est peut-être qu’un prologue à une crise sanitaire de plus grande ampleur.
Si le glyphosate est bien un catalyseur de cancers pédiatriques, l’impact sociétal pourrait être comparable à celui de l’amiante, du DDT ou du Mediator.
🚸 Ce que nous pouvons (et devons) faire
Interdire l’usage du glyphosate dans les lieux fréquentés par les enfants : écoles, parcs, aires de jeu, bords de route.
Exiger la transparence des taux de glyphosate dans les aliments.
Éduquer les familles sur les risques d’exposition via l’alimentation industrielle, l’eau non filtrée ou les produits de jardinage.
Soutenir les alternatives écologiques : désherbage mécanique, rotation des cultures, agroécologie.
Militer pour une recherche indépendante sur les liens entre pesticides et maladies infantiles.
Ventes et achats de glyphosate en France
source (https://agriculture.gouv.fr/)
🇫🇷 Emmanuel Macron et le glyphosate
- 2017 : Lors de son discours de campagne, Macron s’engage à interdire le glyphosate « dès que des alternatives seront disponibles et au plus tard dans trois ans » touteleurope.eu+15reuters.com+15linsoumission.fr+15.
- 2019 : Il reconnaît publiquement que l’interdiction totale à cette échéance est irréaliste, soulignant l’absence d’alternatives suffisantes . La vente aux particuliers est interdite, mais pas pour les professionnels fr.wikipedia.org.
- 2020 : Il admet l’échec collectif de son objectif initial et plaide pour une stratégie européenne fr.wikipedia.org+1linsoumission.fr+1.
- 2023 : Face au vote européen sur le renouvellement du glyphosate, la France s’abstient, ce qui permet une réautorisation pour 10 ans par la Commission. Macron présente cela comme une position pragmatique dans un contexte multilatéral finance.yahoo.com+15politico.eu+15lemonde.fr+15.
Bilan : un engagement écologiste initial fort, progressivement tempéré par des réalités politiques et agricoles, avec une transition vers une approche axée sur des actions à l’échelle européenne plutôt que nationale.
🌍 Contexte européen et réactions politiques
- La France, l’Allemagne et l’Italie se sont abstenues lors du vote de novembre 2023, laissant la Commission réautoriser le glyphosate pour 10 ans publicsenat.fr+2lemonde.fr+2touteleurope.eu+2.
- Cette posture de neutralité stratégique est critiquée par plusieurs ONG (Foodwatch, Générations futures) et élus de gauche/écologistes (Delphine Batho, Michèle Rivasi), qui y voient une trahison des engagements pris en 2017 dextrainternational.com+5lemonde.fr+5linsoumission.fr+5.
- Michèle Rivasi, eurodéputée EELV, porte depuis 2016 la demande d’accès aux études d’innocuité du glyphosate. En 2019, la justice européenne lui donne raison assemblee-nationale.fr+10fr.wikipedia.org+10fr.wikipedia.org+10.
🗳 Positions politiques en France
- Les Écologistes & gauche : Demandent l’interdiction immédiate, dénonçant l’abstention française comme un « scandale démocratique » .
- LREM (majorité présidentielle) : Soutient la ligne Macron, axe sur Europe et contrôle des usages, avec restrictions, sans interdiction totale immédiate.
- Députés engagés (ex. Sandrine Le Feur) : Ont proposé des amendements visant l’interdiction dès 2021 ou le soutien d’alternatives fr.wikipedia.org.
- Exécutif : A suspendu le plan Écophyto 2 début 2024, suscitant des critiques d’un recul écologique fr.wikipedia.org+1fr.wikipedia.org+1.
🔎 Synthèse
Acteur | Position |
---|---|
Emmanuel Macron | Engagement fort en 2017, modéré en pratique par les contraintes agricoles, recomposition stratégique vers une action européenne pragmatique. |
France (gouvernement) | Abstention en 2023, ne s’opposant pas fermement à la réautorisation, mais plaidant pour une durée réduite et des restrictions. |
Écologistes & gauche | Critiquent cette ambiguïté comme un recul, demandent une interdiction nationale et européenne immédiate. |
ONG & société civile | Mobilisation citoyenne massive (600 000+ signatures), pression pour un vote contre la réautorisation fr.wikipedia.org+5generations-futures.fr+5lemonde.fr+5foodwatch.org+1lemonde.fr+1. |
📚 Références principales
- Effects of Glyphosate Exposure on Human Health: Insights from Epidemiological and Molecular Studies – Frontiers in Public Health (2021)
- IARC (CIRC), 2015 – Classification glyphosate « probablement cancérogène »
- EWG (2022) – Détection de glyphosate chez 87 % des enfants testés
- Chang et al. (2017) – Glyphosate, leucémie et cancers du cerveau en Californie
- King’s College London – Études sur la perturbation endocrinienne par glyphosate
- Salinas Birth Cohort (2000–2020) – Exposition prénatale et syndrome métabolique
✍️ Conclusion
Le glyphosate est une bombe à retardement sanitaire. Il est partout, et ses effets ne se limitent pas aux plantes. Loin d’être une simple question agricole, son usage touche à notre santé publique, notre avenir collectif, et surtout à la protection de nos enfants.
Dans le doute, choisissons la précaution.